L’inspiration des trompe-l’œils de L’Atelier de Santi se traduit par des portes ouvertes avec un cadre d’une vue intérieure ou un cadre avec une vue vers l’extérieur. Comme ce cas, “Panorámica del Berrocal”, huile sur panneau, où le cadre est peint et imite un cadre argenté.
J’en profite pour centrer sur le sujet de la publication une citation de Vargas Llosa de son livre d’essais La vérité des mensonges (2016). Plus précisément, on le retrouve dans le chapitre consacré à El Gatopardo où il fait un critique littéraire à succès. “Dans chacune de ces images, il y a une animation sensorielle vivante, un grésillement de couleurs, d’odeurs, de saveurs, de formes, d’idées et d’émotions si joliment présentées qu’elles se jettent sur nous de la page inerte et nous entraînent dans leur sort verbal.” Je trouve dans cette citation une métaphore appropriée à ce que je recherche et c’est l’inspiration dans le trompe-l’oeil d’El Atelier de Santi.

Copie et interprétation de la couturière par Jacques-Louis David
L’inspiration des trompe-l’oeils et les Maîtres
Dans une publication récente, “Ethnologie en trompe-l’oeils…”, j’ai expliqué d’où vient en partie l’inspiration des trompe-l’œils que je montre sur ce site de L’Atelier de Santi. Mais cela, l’ethnologie, est l’une des influences, et la motivation principale réside dans la création de cette fiction-réalité. L’activité même de créer la représentation la plus réaliste d’un ensemble d’idées dans une composition est inspirante et stimulante. Pour moi, c’est comme une magie où je peux développer le dessin et la peinture. Et en même temps entamez une conversation virtuelle avec les maîtres que j’admire.

Interprétation d’un détail original de Jacques-Louis David pour le trompe-l’oeil “Couturière de David”
Cette communication virtuelle est évidente dans les cas de trompe-l’oeil où je nomme l’enseignant référent dans le titre, par exemple, “Le librairie de Zurbarán”. Pour moi, c’est l’occasion d’approfondir l’art de le Maître, et aussi d’avoir une conversation silencieuse mais profonde sur ses motivations. Car lors de l’élaboration de ces oeuvres j’étudie et trace les oeuvres du maître et leurs représentations à la recherche de motifs et de maquettes pour la composition finale. J’observe de nombreuses œuvres, parmi lesquelles de nombreux motifs et représentations, et sélectionne celles qui conviennent le mieux à la construction finale de l’œuvre.
En même temps, j’apprends des circonstances de la vie de l’auteur et j’observe des détails de l’œuvre qui m’étaient inconnus jusqu’à ce moment. Quelque chose, ce dernier, qui enrichit les connaissances sur l’auteur et augmente l’admiration qu’il produit pour moi à la fois pour sa vie et son travail artistique. C’est un plaisir qui m’inspire par lui-même et qui augmente également l’estime de soi de chaque personne qui s’immerge dans son étude, car il se sent comme un étudiant privilégié.

Fragment du trompe-l’oeil “La librairie Zurbarán”
L’inspiration quotidienne de l’auteur
D’autres fois, l’inspiration des trompe-l’œils est déterminée par le moment vital ou émotionnel. Et je ne parle pas de l’influence d’une mode plus ou moins temporaire, mais d’expériences plus spécifiques. La connaissance de quelqu’un, un passage d’un livre, la découverte d’un lieu, et même d’une mémoire spécifique, peuvent être les déclencheurs de l’idée initiale. C’est dans le développement de cette idée initiale que la créativité joue son rôle le plus important. Et cette inspiration proche donne à l’œuvre une plus grande empathie avec l’auteur, et donc plus de complicité. Et pourquoi dis-je complicité? Parce que c’est ce dont l’auteur et le modèle ont besoin pour créer une fiction réelle et crédible, et aussi dans le cas du trompe-l’œil.

“Fenêtre rustique” trompe l’oeil, huile sur bois
Projection de compétences
Et le dessin est, sans doute, une impulsion dans la composition de l’œuvre. C’est un défi qui me donne à réfléchir, toujours en train de faire un trompe-l’œil. Au fil du esquisse et de son ´ébauche ou skeck, l’inspiration initiale en trompe-l’œil est modelée à travers la ligne et l’ombre. Dans certains cas, l’idée initiale ne change guère, mais dans d’autres, en fonction de l’effet de déception finale et de la fiction réelle que l’auteur veut insinuer, il y a des modifications. Ce peut être la substitution de modèles à d’autres plus adaptés à cet usage, ou l’incorporation d’autres en plus, voire des motifs inventés qui peuvent accompagner l’ensemble.
Le dessin, ou “disegno” qui se disait à la Renaissance italienne, est une facette de l’art de la peinture qui brille particulièrement pour moi. La conception originale de toute œuvre classique, au crayon, à la craie, au fusain ou dans toute matière plus humble et modeste, représente la première impulsion de la vie dans l’œuvre finale. Son monochrome apparent cache à l’état brut l’idée initiale de l’auteur, l’étincelle de lumière qui se répandra plus tard sur la surface peinte. En d’autres termes, la véritable déclaration d’intention de l’auteur concernant l’œuvre finale. Raison pour laquelle, dans de nombreux cas, ces esquisses sont devenues des icônes de l’histoire de l’art.

La nuit de Michel-Ange selon Rubens dessinée sur grès
Si vous avez aimé cette publication sur le trompe l’oeil je vous encourage à consulter la publication suivante de L’Atelier de Santi